TAGUNGEN

Révoltes et soulèvements dans l'Europe médiévale et moderne

Colloque international organisé par l'Université d'Athènes et le Centre d'Études Médiévales de Picardie

Athènes (fin octobre 2024)

Call for papers

Les révoltes antifiscales et anti-seigneuriales jalonnent de manière cyclique l'histoire de l'Europe du Moyen Âge à l'époque moderne et révèlent une continuité et une mémoire historiques des luttes et des revendications. La phrase célèbre du prêtre John Ball, figure de la révolte des paysans d'Angleterre en 1381 : « Quand Adam bêchait et Eve filait Qui était le gentilhomme ? » ne fut-elle pas reprise par les paysans insurgés des pays d'Allemagne en 1524 : « Als Adam grub und Eva spann, wo war den da der Edelmann ? » Les mouvements populaires déferlent par vagues successives du XIIe au XVIIe siècle. L'histoire en retient les dénominations pittoresques : Les Capuchonnés du XIIe siècle, les Chaperons blancs (tisserands gantois) au XIVe siècle, le Bundschuh (« soulier à lacets ») au XVIesiècle, les Nu-Pieds normands et les Bonnets rouges de Bretagne au XVIIe siècle pour citer des exemples parmi les plus connus, prédécesseurs des Sans-culottes et des Gilets jaunes.

Ces insurrections urbaines ou paysannes se doublent fréquemment de croyances millénaristes (cathares, vaudois, joachimites, lollards, hussites, anabaptistes…). Lorsque les aspirations du petit peuple des villes et des campagnes fusionnent avec la cause des bourgeois ou de la petite noblesse, les émeutes populaires deviennent insurrectionnelles : la révolte des Karls en Flandre, le Paris d'Etienne Marcel et des Maillotins, le soulèvement des Travailleurs en Angleterre en 1381, le « soulèvement de l'homme ordinaire » dans les pays d'Allemagne en 1524-1525. En dépit d'avancées démocratiques avec la constitution de guildes, l'essor des chartes communales, l'émergence d'une opinion publique prémoderne, la création d'états généraux et de parlements, les aspirations populaires seront régulièrement écrasées dans le sang à la faveur de la tromperie des possédants et du revirement des leaders. Étienne Marcel trahit les siens, Luther appelle au massacre des paysans qui se revendiquaient de ses idées, Oliver Cromwell réprime la rébellion des « niveleurs ».

Dès le Moyen Âge, la littérature et les arts se font l'écho de ces mouvements de révolte. Chrétien de Troyes, qui est au service du comte de Flandre Philippe de Flandre (ou d'Alsace) a donné dans son Perceval une description très vivante du soulèvement d'un commune de Flandre. Depuis 1164, quand la première révolte éclata à Gand, les soulèvements furent nombreux dans le comté de Flandre aux XIIe et XIIIe siècles et ont contribué à la victoire de Philippe II Auguste dans la bataille de Bouvines (27 juillet 1214). La première révolte urbaine eut lieu à Laon (royaume de France) en 1115. L'adaptateur allemand du Perceval a supprimé la scène dans son Parzival. Peut-être Wolfram n'avait aucun intérêt pour ce genre de récit, ou l'a-t-il considéré comme indigne d'un roman chevaleresque. Il n'en reste qu'une scène burlesque dans laquelle Gawan a une aventure amoureuse sérieuse à Ascalun avec Antikonie, la sœur du souverain du pays, Vergulaht. Quand Gawan est reconnu, il est, malgré le sauf-conduit qui lui avait été accordé, assiégé dans une tour par la foule des bourgeois de la commune ; cependant Antikonie et le loyal Kingrimursel le sauvent. Gawan est libéré à la condition de se mettre en quête du Graal à la place de Vergulaht qui a été vaincu par Parzival (livre 8).

Le Sangspruchdichter (poète du discours chanté) Le Meißner (XIIIe siècle) réfléchit sur les devoirs du serviteur et il parvient à la conclusion qu'il est sot de se révolter contre les seigneurs, car de même que les souris ne peuvent se soulever contre le chat, de même les subordonnés ne peuvent s'insurger contre les maîtres.

Les nobles se soulèvent parfois contre leur souverain, par exemple contre Rodolphe Ier de Habsbourg (1218-1291) qui met fin en 1273 au Grand Interrègne et à la dynastie des Hohenstaufen. Les Sangspruchdichter s'en font l'écho. Les poèmes polémiques les plus violents contre Rodolphe de Habsbourg ont été écrits par Der Schulmeister von Eßlingen qui, au service des comtes Ulrich et Eberhard von Württemberg, était du côté des comtes sud-allemands en révolte contre Rodolphe. Tous ses « Sangsprüche » sont en effet dirigés contre le Habsbourg et sont d'acerbes pamphlets. Il fustige son manque de milte, et encore plus sévèrement toute sa politique : il vise sans détours à diffamer la situation impériale et à lui ravir toute transcendance. Par exemple, dans la querelle entre Dieu et l'empereur, il se place dans KLD I 63 : III 1-2 en tant qu'arbitre au-dessus des deux et envoie l'empereur en enfer. Il met Dieu et Pierre en garde contre la puissance (gewalte) de Rodolphe, un mot par lequel il entend son avidité insatiable. Dans sa chronique urbaine, le chroniqueur Burkhard Zink (1396-1474/75) s'intéresse au soulèvement de la ville de Vienne en 1462 contre l'empereur Frédéric III qui, au grand déplaisir du chroniqueur, a dû fuir son propre château : « o lebendiger gott, was großer, jämerlicher sach ist das, dass der römisch kaiser, dass ain haupt der hailigen cristenhait mueß fliehen ze fueß auß seinem aigen geschloß und von seinen aigen leuten gejagt werden » (p. 292).

En général, il faut souligner le conservatisme foncier de l'enseignement de ces poètes du « discours chanté », qui veulent que soit conservée la hiérarchie sociale existante. Mais que pouvaient-ils faire d'autre, puisqu'eux aussi ils dépendaient de la faveur des puissants, qui leur donnaient leurs moyens d'existence ?

Depuis le XVe siècle, d'un mouvement à l'autre, de Hans Böhm le joueur de fifre de Niklashausen au Bundschuh coordonné par Josz Fritz, les revendications paysannes sont sensiblement les mêmes : allègement ou suppression de la dîme et autres impôts, cens et corvées, liberté de la chasse. Dans son pamphlet Die wittembergisch nachtigall (1523), le maître artisan cordonnier Hans Sachs en donne une formulation voisine de celle qui sera énoncée un an plus tard dans les « Douze Articles » que Luther lui-même légitimera dans un premier temps : Sachs se plaint que la dîme biblique soit confisquée au profit du clergé (article deuxième), que les paysans ne puissent capturer le gibier qui dévaste leurs cultures (article quatrième), qu'ils soient accablés de corvées (articles sixième et septième) et d'impôts et que leurs terres ne puissent rapporter le cens (article huitième) : « Auch wie hart sie das Volck maulbanden Mit den Zehenden auff den Landen, Da man mit ihn des Herr Gotts spilt, Wie man sie bannet umb die Gült, Und sie mit Liechten thut verschüssen, Die armen Bauren fronen müssen […] Auch wie das arme Volck sie steuren, Auch mit dem Wild un dem Gejeid, Thund sie ihn schaden am Getreid ». Des groupes d'artisans de Nuremberg ont fait alliance avec les paysans de son vaste umland. Plusieurs artistes méridionaux se rallient à la guerre des paysans, tel Jerg Ratgeb à Stuttgart, ou expriment plus ou moins ouvertement leur solidarité avec le parti paysan comme le Suisse Urs Graf ou encore Albrecht Dürer et les frères Beham. Hans Sachs et le prédicateur Osiander de Nuremberg publient en 1527 Auslegung der wunderlichen weissagung von dem papstum, wie es ihm bis an das ende der welt gehen soll, un pamphlet antipapiste adapté d'un texte de Joachim de Flore dont les prophéties apocalyptiques ont également inspiré le chef de file de la guerre des paysans, Thomas Müntzer.

Au siècle suivant, le poète silésien Andreas Gryphius rapproche dans son drame Carolus Stuardus la révolution sociale et politique de la révolution sidérale (« Kaum in einem Sonn-umblauffen sind schir alle Thron entleert »). En l'année charnière 1648, une vague révolutionnaire achève un siècle de fer et de feu avec le soulèvement des cosaques et des paysans polonais contre Ladislas IV Vasa, le soulèvement du parlement et du peuple de Paris contre Mazarin, le soulèvement napolitain contre les Habsbourg espagnols, lequel fait suite à ceux du Portugal et de la Catalogne (deuxième antistrophe du chœur de l'acte II). N'est-ce pas le cours planétaire du temps qui dicte la chute amère de la monarchie britannique ? (« Nun erbebt das Rund der Dinge / über Stuards herbem Fall »). Gryphius partage la même prévention que les royalistes à l'égard du bas peuple qu'il considère, avec Juste Lipse, comme viscéralement séditieux et devant être tenu en respect par l'ordre et l'autorité. C'était déjà ce que Luther affirmait sans ambages à l'issue de la Guerre des paysans. Les premiers responsables de la déroute de Charles Ier sont, selon Gryphius, la multitude d'apprentis qui ont poussé le roi à s'enfuir de Londres dès janvier 1642.

Après ces quelques exemples, nous invitons les contributeurs à considérer, dans la réalité et la fiction, la question des révoltes et soulèvements au cours des siècles et leur réception contrastée, savante ou populaire. Ce colloque permettra de montrer ce qu'ils ont de commun au-delà de la récurrence des conflits de pouvoir et de classes.

Inscrivez-vous rapidement auprès de Danielle Buschinger, dbuschinger@gmail.com et proposez un sujet pour que nous puissions nous occuper des hôtels afin d'obtenir un prix plus favorable.

Paris/ Athènes/Limoges, décembre 2022

Danielle Buschinger

Nikoletta Giantsi

Florent Gabaude

Ústav české literatury FF MU v Brně a Centrum středověkých studií Pikardie

25.–27. října 2023 v Brně na FF MU

mezinárodní vědeckou konferenci na téma

Mecenáši a sponzoři od antiky po současnost

(plány, motivace, úmysly)

Institut de la littérature tchèque de la Faculté des Lettres de l'Université Masaryk et le Centre d'Etudes Médiévales de Picardie

le colloque interantional du 25 au 27 octobre 2023

Mécènes et commanditaires de l'Antiquité à aujourd'hui (plans, motivations, intentions)


Le programme :

Mercredi 25 octobre 2023

14h00-14h30 : Inscription des participants (rez-de-chaussée du bâtiment D

14h30 : Inauguration du Colloque (Salle C33 – 3e étage)

Session 1 : Salle C33 (3e étage)

Président : Florent GABAUDE

15h00-15h20 Thérèse ROBIN (INSPE-UPEC) : Walther von der Vogelweide, mécénat et production littéraire

15h20-15h40 Danielle BUSCHINGER (Amiens) : La dynastie des Luxembourg, politiciens, mécènes et protecteurs

15h40-16h10 Discussion

16h10-17h10 Pause café

Session 2 Salle C33 (3e étage)

Président : Zuzana URVÁLKOVÁ (Miroslava NOVOTNÁ)

17h10-17h30 Caroline CAZANAVE(Paris) :Confier à un rédacteur anonyme le soin de fournir une mise en prose du Huon de Bordeaux en décasyllabe : quelles incitations ont bien pu s'exercer en 1455 sur Charles de Rochefort, Hue de Longueval et Pierre Ruotte pour les décider à passer pareille commande groupée ?

17h30-18h00 Florent GABAUDE (Limoges) : Amitiés patriciennes et loyauté urbaine sans clientélisme : l'éthique de l'entre-deux de Hans Sachs à Nuremberg

18h00-18h30 Discussion

à partir de 19h00 Dîner

Jeudi 26 octobre 2023

Session 3 : Salle D51 (5e étage)

Président : Danielle BUSCHINGER

9h00-9h20 Michael RYZHIK (Bar Ilan, Israël) : Lo sviluppo della lingua ebraica e la corte di Jehiel da Pisa a Firenze rinascimentale

9h20-9h40 Max SILLER (Innsbruck) : Spätmittelalterliche Dichtung ohne Mäzenat und Auftrag

9h40-10h00 Fausto DE MICHELE (Graz/Wien) : Die Rezeption der Commedia dell'Arte in Mitteleuropa anhand der Bilder
der Fresken der Schlösser Graz, Krumlau und Trausnitz. Zeugnisse des Mäzenatentums einer vergänglichen Kunst

10h00-10h30 Discussion

10h30-10h50 Pause café

10h50-11h10 Anne BERTHELOT (Storrs, Connecticut) : Du commanditaire au dédicataire: comment légitimer le « discours sorcier » ?

11h10-11h30 Jaroslav STANOVSKÝ(Brno), Formes du mécénat au XVIIIe siècle: quelques exemples de la Moravie à l'heure des Lumières

11h30-14h30 Déjeuner

Session 5 : Salle D51 (5e étage)

Président : Max SILLER

14h30-14h50 Martin SOVÁK (Prague) : Jindřich Waldes - Förderer von Kunst, Sport und Widerstand gegen den Nationalsozialismus.

14h50-15h10 Helena HASILOVÁ et Jiří HASIL (Prague) : Derjenige, der die Karlsbrücke in Prag gerettet hat

15h10-15h40 Discussion

15h40-16h00 Pause café

16h00-16h20 Aliza COHEN-MUSHLIN (Jerusalem) : The jewish 'Scriptorium' of Johann-Jakob Fugger in Venice

16h20-16h40 Jiří KOUŘIL (Prague) : Sponsorship and support of athletes and games in Greek antikvity

16h40-17h10 Discussion

17h10-18h00 Assemblée générale annuelle (D. Buschinger)

à partir de 19h00 Dîner

Vendredi 27 octobre 2023

Session 6 : Salle D51 (5e étage)

Président : Thérèse ROBIN

9h50-10h10 Elisabeth ETIENNE (St Cyr) : La pensée militaire et ses mécènes au XVIIIe siècle

10h10-10h30 Joachim von BELOW (Boulogne sur Mer, Munich) : Franz von der Trenck, le prince des pandoures

10h30-11h10 Discussion

11h10-11h30 Pause café

Session 6 : Salle D51 (5e étage)

Président : Caroline CAZANAVE

11h30-11h50 Barbora SVOBODOVÁ(Brno) :Mécènat dans le cadre de la politique culturelle de l'entreprise industrielle Baťa

11h20-11h40 Miroslava NOVOTNÁ (Brno) : L'essence du mécènat dans l'univers créatif et immaginaire de Jean Cocteau

11h40-12h10 Discussion

12h10 Clotûre du colloque

13h00 Déjeuner

Promenade guidée dans le centre-ville de Brno

Colloque international pluridisciplinaire

Centre d'Etudes Médiévales de Picardie, Amiens

Dipartimento di studi linguistici e letterari (DiSLL) de l'Université de Padoue

APPEL À CONTRIBUTIONS

La médecine dans la réalité et la fiction

Mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 juin 2022

Organisation du colloque : Prof. Dr. Danielle Buschinger - Dr. Philippe Olivier - Prof. Dr. Gianfelice Peron - Prof. Dr. Alvaro Barbieri

Le colloque se déroulera au Dipartimento di studi linguistici e letterari - DiSLL (Département d'études linguistiques et littéraires)

de l'Université de Padoue7

Date limite de remise des propositions de communications: 15 février 2022

par courriers électroniques à : dbuschinger@gmail.com et à: contact.orfeo.33.89@gmail.com

Langues des communications : allemand, anglais, espagnol, français et italien.

Droits d'inscription pour les Actes: 65 E

Réf. bancaires : CEM de Picardie

Société Générale Amiens - Banque : 30003 - Guichet : 00070

N° Compte : 00037267149 - Clé RIB : 40

BIC : SOGEFRPP - IBAN : FR76 3000 3000 7000 0372 6714 940

un montant de 65 € en date du ......../............/........

_ Den Betrag von 65€ überweise ich auf das Konto des CEM de Picardie

Société Générale Amiens - Banque : 30003 - Guichet : 00070

N° Compte : 00037267149 - Clé RIB : 40

BIC : SOGEFRPP - IBAN : FR76 3000 3000 7000 0372 6714 940


Des contributions dans les domaines de la littérature, des arts plastiques et picturaux, des bandes dessinées, du cinéma, de la musique, de la philosophie, de l'astrologie, de la religion et d'autres disciplines sont sollicitées pour ce colloque pluridisciplinaire concernant le rapport de la médecine entre réalité et la fiction.

Il abordera une constante très ancienne de l'activité intellectuelle et artistique : la relation entre la médecine et la création. Dès lors, le choix de l'Université de Padoue s'imposait. Fondée en 1222, elle est l'une des plus anciennes du monde. Elle fut fameuse - entre autres - au cours des temps pour ses chaires d'anatomie et de médecine. Ces enseignements relèvent d'une tradition très ancienne, illustrée - entre autres - durant la période médiévale par la protection accordée à la médecine chez des souverains comme Roger II de Sicile et son petit-fils Frédéric II Hohenstaufen. Durant cette époque, les traités de médecines étaient nombreux. Ils prenaient la forme de superbes manuscrits.

On sait qu'entre le Moyen-Âge et aujourd'hui, les maladies ont été représentées de manière abondante dans la création picturale ou dans les œuvres littéraires. Elles ont même leur place à l'opéra avec les désordres mentaux de Wozzeck ou les souffrances physiques d'Amfortas dans Parsifal. La théologie et la philosophie se sont aussi penchées sur la médecine, la première face à la dissection d'êtres humains et à des questions d'éthique, la seconde au sujet de l'attitude envisageable vis-à-vis de la médecine. Nombre de sous-disciplines liées à la philosophie traitent aujourd'hui des rapports entre celle-ci et la santé dans ses divers aspects.

Le colloque mettra un focus sur les quatre dimensions suivantes :

  • La médecine au Moyen Age et l'histoire de la médecine (par exemple la médecine grecque ; la médecine arabo-islamique; Roger II de Sicile et Frédéric II ; les Écoles de médecine - Salerne, Montpellier, Naples, Padoue, Bologne...- ; les études de médecine, les diplômes ...)
  • La représentation de la médecine et des médecins dans les disciplines relevant de la fiction. Quels furent, par exemple, les processus créatifs de Molière en la matière ? Comment procédaient, en l'espèce, des médecins devenus des écrivains célèbres, comme Alfred Döblin et Anton Tchekhov ?
  • Comment les médecins et les personnels soignants voient-ils la manière dont ils sont représentés par les artistes ?
  • La représentation des maladies médiévales et contemporaines - dont le Sida et la Covid-19 - dans les nombreux domaines d'investigation mentionnés ci-dessus présente-t-elle des particularités spécifiques ?

Internationale Tagung:

Wechselwirkungen zwischen Groß Griechenland (1) und Europa

Interactions entre la Grande Grèce, carrefour de cultures, et l'Europe

(1) Sizilien und Süditalien

Die Tagung findet vom 25. bis 31. 10. 2021 an der Aldo-Moro-Universität Bari

Bitte senden Sie Ihre Beitragsangebote an:

dbuschinger@gmail.com 

und

contact.orfeo.33.89@gmail.com

Tagungssprachen sind Deutsch, Englisch, Spanisch, Französisch und Italienisch.

Christine de Pizan (1364-1430) se réclamait d'être italienne comme « Minerve, deesse d'armes et de chevalerie » , originaire de « la grant Grece (BnF f fr, fol. 2 r°: "Minerve, deesse d'armes et de chevallerie" ..... la grant Grece, le pays d'oultre les Alpes, qui ores est dit Puille et Calabre en Ytallie, où tu nasquis, et je suis comme toy femme ytallienne")

Traduction en haut-alémanique : «Das groß Kriechenland ..., das land jensit der Alpen, das jertz heissett Pulle und Calabre, in Italien, da du geborn würde, danne ich oiuch ein frow geborn von Ytalien, als du » (Das Buch von dem vechten und von der ritterschaft; Staatsbibliothek in Berlin: Ms. germ. fol. 1705; fol.6v)

Des contributions de toutes disciplines - littérature, histoire, sciences humaines, sciences politiques, architecture, histoire de l'art, histoire de la musique, arts plastiques, archéologie etc ... - sont sollicitées.

Le colloque mettra un focus marqué sur les trois périodes suivantes :

1 - Le Moyen-Âge, période de la conquête normande de l'Italie du sud, également caractérisée par l'empreinte germanique. Durant cette période, l'Ordre Teutonique eut des établissements dans la zone. Frédéric II (1194-1250), s'étant considéré comme le successeur de Charlemagne, fut enterré à la cathédrale de Palerme. Il fonda en 1224 l'Université de Naples, la première université laïque en Europe. Le même souverain du Saint Empire germanique suscita l'installation, à sa cour, d'une école poétique ayant mis en place la forme poétique du sonnet, comme les fondements de la future littérature italienne.[1] Cette période fascina notamment les grands artistes du 19ème siècle dotés d'une réputation internationale. Que l'on songe, ainsi, à Giuseppe Verdi et à son opéra Les Vêpres siciliennes représentant l'insurrection de 1282.

2 - L'époque espagnole, temps durant lequel Charles III de Bourbon (1716-1788) règne sur Naples et la Sicile. Cette période s'étend de 1735 à 1759. Elle rime avec un fort renouveau artistique et culturel. Le souverain est un grand bâtisseur. Il lance des fouilles sur le site d'Herculanum. L'ouverture du Teatro San Carlo de Naples en 1737 fera de celui-ci l'une des plus grandes salles lyriques européennes. Compositeurs, divas et castrats célèbres y triomphent. Ferdinand IV de Bourbon (1751-1825)[2] continuera l'action entreprise par son père Charles III. Le même Ferdinand IV sera évidemment un ennemi farouche de la Révolution française et de ses idéaux.

Basilique de la Santa Croce, Lecce

3 - Le 19e siècle, temps où les acquis de la même Révolution française, l'épopée napoléonienne et les ingérences de l'Empire d'Autriche exercent des influences contradictoires parmi la zone. Bientôt surgit la société secrète des carbonari, luttant pour parvenir à l'unification italienne. En 1816 est proclamé le royaume des Deux-Siciles. Appelé à perdurer jusqu'en 1861, il sera le plus grand État de la péninsule italienne. Malgré la dureté de la monarchie absolue, l'époque se distingue par une activité florissante en matière économique et culturelle. Les chantiers navals et la navigation commerciale prospèrent. Toujours aussi renommé, le Teatro San Carlo accueille la création mondiale de dix-neuf ouvrages de Donizetti et de neuf ouvrages de Rossini.

Au 19e siècle, Garibaldi libère la Grande Sicile des emprises monarchiques étrangères. La dimension culturelle européenne de la Grande Sicile est également attestée par le succès de l'opéra historique à grand spectacle d'Auber intitulé La Muette de Portici. Donné en création mondiale à Paris en 1828, il relate la révolte des Napolitains contre l'occupant espagnol survenue dès 1647. Pour sa part, Richard Wagner et sa famille séjournèrent à Palerme en 1881 et 1882. Le compositeur y acheva l'écriture de Parsifal, son dernier opéra ...


[1] Hubert Houben: Kaiser Friedrich II (1194-1250) - Herrscher, Mensch und Mythos. Kohlhammer, Stuttgart, 2008, p. 149.

[2] Ce souverain sera également - par ordre chronologique - Ferdinand IV Roi de Naples, Ferdinand III Roi de Sicile et Ferdinand Ier Roi des Deux-Siciles. 

Université de Picardie-Jules Verne

Unité de recherche TRAME (E.A. 4284)

Textes, représentations, archéologie, autorité et mémoire de l'Antiquité à la Renaissance

Traduction... trahison ?

Wegen Corona-Pandemie auf die zweite Märzwoche 2021 verschoben

Logis du Roy, Place du Palais de Justice

9 square Jules Bocquet, Passage du Logis du Roy, 80000 Amiens


TAGUNG

Thema : West- Ost- Wechselbeziehungen

University of Ljubljana, Ljubljana

25.-28. Oktober 2019

Anmeldung : red. prof. dr. Marija Javor Briškimarija.javorbriski@gmail.com


Forgé au Moyen Âge, le terme qui désigne initialement l'impératif éthique de la chevalerie auquel se soumettent les chevaliers des romans courtois. Depuis Chrétien de Troyes, dont les romans évoquent des contrés à la fois idéalisées et merveilleuses des légendes celtiques (« La matière de Bretagne ») et traitent

« d'un conte d'avanture / une mout bele conjointure » (Érec et Énide, prologue), la notion d'aventure est devenu non seulement l'expression de l'accomplissement de l'idéal de la chevalerie mais aussi une stratégie narrative permettant de donner un sens au hasard. Bien que, pour l'homme médiéval, la Providence (cf. E. Köhler) continue veiller sur la destinée individuelle, c'est désormais le « conte » épique qui, notamment dans la littérature allemande, assigne à l'aventiure (mhd) toute sa signification. Avec Li contes del Graal (Perceval ou le conte du Graal), roman resté inachevé, le roman courtois de Chrétien paraît prendre un tournant eschatologique : notamment dans les nombreux romans inspirés par Chrétien - des grands auteurs allemands à Le Morte d'Arthur de Thomas Malory - la quête du graal représente désormais la dernière aventure. En allemand médiéval, le terme âventiure a gagné de l'importance avec le Parzival de Wolfram von Eschenbach où la figure « frou aventiure », une allégorie de la narration, apparaît au narrateur ; par la suite, ce motif se trouvera dans de nombreux romans médiévaux de langue allemande. Chez Gottfried von Straßburg, le rapprochement de l'âventiure personnifié et de Fortuna devient manifeste quand la première tient lieu de gouvernail : « si hæten sich mitalle ergeben an die vil armen stiure, diu das héizet âventiure ». Par ailleurs, l'aventure s'avère étroitement liée à l'amour courtois. Parallèlement aux grands romans, une littérature souvent populaire commence à se rependre qu'on appelle Aventiure- und Minneroman dont le contenu s'éloigne pourtant du roman courtois. Les déclinaisons de l'aventure (avanture, aventiure, aventura, avventura, adventure....) devient donc le pivot de toute la littérature médiévale. Aux grands romans français et allemands se joignent en Ialie le Tristano et en Espagne Amadis de Gaula de Montalvo - pour ne citer que les plus connus. Ainsi, Orlando furioso d'Ariosto peut être entendu comme un épilogue empli d'ironie et de nostalgie : le chevalier Rinaldo se rend dans la forêt calédonienne, dans l'espoir d'y pouvoir renouer avec les actions des vaillants chevaliers de la table ronde.


Or, au seuil de la modernité, les récits appelés « aventures » paraissent primer sur la trame épique au profit des péripéties censées divertir leur public, dans un monde où des nouvelles stratégies militaires et des changements économiques ont définitivement rendu désuète l'image du chevalier, image qui continue à se nourrir d l'époque des croisades, de ces « grandes aventures du monde chrétien, aventures dont l'objet était faux et imaginaires » (Hegel). Bien que, dans les récits d'aventure dans la tradition médiévale, ce soit le fantastique qui prendra le dessus au détriment de toute vraisemblance pour finir par transformer la chevalerie en cet inaccessible rêve engendrant sous la plume de Cervantes la tragédie du « chevalier à la triste figure », le terme « aventure » gagne une nouvelle signification avec l'avènement de l'individu moderne. En tant


qu'entrepreneur, conquérant et colonisateur, l'aventurier devient l'ombre du bourgeois : il assure le progrès, mais s'adonnant à l'inconnu et au risque il ne cesse de mettre en question l'ordre que ses exploits ont rendu possible. En effet, ce n'est pas par hasard que l'aventure est souvent associée à la méthode expérimentale (Michael Nehrlich) ; ainsi, il se transforme en l'image même de l'individu autonome et libre (S. Venayre).

De fait, dans tout discours sur l'aventure s'inscrit un rapport au monde particulier (cf. Lukács, Simmel, Sartre, Jankélevitch) qui détermine ains l'appréhension du temps et de l'espace. Ce dernier apparaît alors le plus souvent sous forme d' « hétérotopie » (Foucault), de « paysage » (E. Straus) ou de

« paratopie » (Mainguenau), tandis que les « chronotopes » (Bakhtine) de l'aventure structurent les grandes épopées non seulement du Moyen Age mais celles de tous les âges et de toutes les cultures - jusqu'à celles 'chevaliers' la postmodernité sur laquelle ironise la chanson « Anything goes » dans Indiana Jones and the Temple of Doom. En fait, le cinéma et la littérature évoquent de nombreuses quêtes du Graal (p.ex. le film Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull de Spielberg, lI pendulo di Foucault du médiéviste Eco ou le thriller The Da Vinci Code de Dan Brown).

Fidèles à l'esprit de notre groupe issu de chercheurs en études médiévales tournés vers le dialogue pluridisciplinaire nous invitons médiévistes, comparatistes et autres chercheurs à interroger avec nous les significations de la notion d'aventure face au crépuscule de la postmodernité.

Le voyage Occident-Orient dans tous ses états

Université Bar-Ilan (25 octobre - 2 novembre 2017)

Tous les chemins mènent à...Jérusalem. Certes, les romeros vont à Rome, les pelegrinos et peregrinos à Saint-Jacques de Compostelle, enfin les hajj à la Mecque. Mais la destination préférée, l'élue, demeure celle qui attire croyants et autres vers la ville éternelle orientale dédiée non pas à une seule mais aux trois religions monothéistes : Juzeus, Crestians e Sarrazis s'y rendent ou y retournent depuis l'Antiquité.

Car tout un chacun rêve d'aller l'année prochaine à Jérusalem, des croisés aux touristes à ceux qui font Alya. Si certains y vont passer quelques jours de fête ou de vacances, d'autres s'y installent pour de bon, pour le meilleur et pour le pire. On y va de son vivant pour y finir ses jours ou mourant pour être enterré en Terre Sainte en attendant la Résurrection, pour laquelle on espère être au premier rang.

Charlemagne avait conclu un accord avec Haroun Al-Rachid garantissant le libre accès aux chrétiens. Trois siècles plus tard, le pape Urbain II lance la première croisade, en 1095 : « Il est urgent que vous marchiez au secours de vos frères qui habitent en Orient ». Dès lors, des vagues de chrétiens, violents ou pieux, aventureux et dévoués, vont déferler sans discontinuer depuis bientôt un nouveau millénaire.

Depuis 1948, Israël ouvre grand ses portes aux visiteurs de tous horizons. Pourquoi se mettre en route de l'Occident vers l'Orient ? Deus vult : Dieu le veut, l'homme aussi. D'Egeria (vers 380) à Chateaubriand (1811), on décrit l'itinéraire à Jérusalem. Notre colloque complétera ces témoignages en découvrant d'autres perspectives sur le voyage en Orient, y compris celles d'artistes comme Gustave Doré ou David Roberts.

Les voies vers le Seigneur sont innombrables. Ce colloque a pour but de recenser autant de chemins de la Croix que possible. Nous accueillerons des contributions portant sur les échanges dans divers domaines, de la culture au commerce, des témoignages de croisés et de pèlerins, des documents touchant la politique, le folklore, la cuisine... Si je t'oublie, Jérusalem...

Le titre du colloque est : "Voyages et itinéraires entre l'Europe et le Proche Orient" - dans tous le sens possibles (rapports commerciaux, littéraires, culturels, politiques, croisades, voyages fictifs etc.)